Aujourd’hui, devinette : savez-vous ce qu’est un constateur ? Certains d’entre vous auront sans doute la réponse à cette devinette, mais si comme moi vous découvrez ce terme, alors voilà : un constateur est une horloge enregistreuse automatique destinée à constater les heures d’arrivée des pigeons voyageurs.
Ces appareils ont connu leur essor grâce au développement des courses de pigeons voyageurs, apparues en Belgique au début du XiXè siècle. L’engouement fût tel que ce loisir s’étendit rapidement au reste de l’Europe et dans le monde. L’industrie horlogère fut alors sollicitée pour fournir des mécanismes d’enregistrement de l’heure d’arrivée des pigeons : les constateurs automatiques.
Et comme tout se collectionne … mais lisez plutôt cet article :
Quand les portes de son sous-sol s’ouvrent, c’est toute l’histoire de la colombophilie qui se dévoile. Sur les étagères s’affichent des constateurs, tous différents, avec chacun un passé particulier et une origine unique.
Gardien de ce temple où le bois, le métal et l’horlogerie composent une subtile harmonie, Philippe Crespin se montre intarissable sur ces pièces passionnément collectées depuis 25 ans : « Ici, il y en a environ 300, et j’en stocke d’autres chez mes parents. Au total, je dois en avoir plus de 600, qui viennent d’Italie, des États-Unis, de Pologne, de Chine… Une collection comme celle-là, il y en a moins de dix dans le monde. Peu de personnes sont capables de régler ce genre d’appareils », explique le colombophile.
Le premier constateur qu’il a collectionné a une valeur sentimentale. : « C’est celui de mon grand-père, Louis Bourgois, qui jouait à pigeon ici, depuis 1951. Il était également régleur de constateur. J’ai baigné dans cet univers depuis tout petit. Puis, je me suis intéressé à l’horlogerie, et cela a naturellement abouti aux constateurs. »
Transmettre savoir-faire et histoire
L’histoire de la colombophilie n’a plus de secret pour ce passionné, qui situe l’origine de la colombophilie militaire au siège de Paris, en 1870, où les « coulonneux » ont proposé leur aide aux militaires. Les deux premiers conflits mondiaux de 1914 et 1939 finiront d’ancrer le pigeon comme un élément essentiel de la communication militaire.
Philippe Crespin dresse également la fiche technique et historique de chacun de ses constateurs. « La motivation, c’est de trouver l’introuvable, recueillir des anecdotes sur chaque appareil. » D’abord dans un souci exigeant du détail, mais également pour une mission qu’il s’est donnée : « Je veux mettre en avant et transmettre ce savoir-faire, cette histoire, pour ne pas qu’il disparaisse. Après-guerre, il y avait 100 000 colombophiles, aujourd’hui il en reste 10 000. Si ça continue comme ça, dans 20 ans, la colombophilie aura disparu », s’inquiète-t-il.
Ainsi, il a signé un article dans la revue Horlogerie ancienne, à la demande d’un ex-cadre de chez Rolex. Dernièrement, il a été contacté par le directeur de la SPA Paris, pour travailler en janvier sur le réapprentissage de l’homme à vivre avec le pigeon. Seulement, il poursuit sa grande ambition : « J’aimerais créer un musée. Ici, les pièces ne sont pas mises en valeur. Mais il me faut trouver un lieu où les exposer. Si une commune se montre intéressée, je suis plus que partant. » Il pourrait faire ainsi découvrir quelques-unes de ses plus rares pièces, comme ce L’idéal Rêve : « Un appareil Belge de 1903. C’est le plus compliqué de tous à ouvrir. Les constructeurs cherchaient à créer des constateurs inviolables pour éviter les triches. » Car oui, les colombophiles trichaient pour gagner. Tricher, le seul point commun que Philippe Crespin ne partage pas avec le monde colombophile.
Source : L’Avenir de l’Artois
Merci Sylvain de cette article qui me rappelle ma jeunesse. Mon père et mes grands-pères étaient colombophiles et faisaient des concours de pigeons. Je les accompagnais souvent pour « mettre en loge » les pigeons de concours et je portais fièrement leur constateur. Ces appareils étaient réglés sur place et plombés jusqu’au dépouillement le lendemain. Maintenant il n’est plus utilisé car les braves pigeons portent des bagues aux pattes « branchées » et dès qu’ils se posent sur la trappe de leur colombier, ça enregistre l’heure d’arrivée. Ma mère en possède encore un.
D’accord avec la dernière phrase, la triche était difficile et c’était pas l’esprit de ces amateurs de pigeons.
Bonne journée
Bernard
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