Avec ce nouveau numéro de Phil’Apprendre, PHILAPOSTEL Bretagne vous aide à connaître et différencier les multiples catalogues de timbres. Bonne lecture !

Les catalogues (partie 1)

Les collectionneurs les plus passionnés veulent détenir l’intégralité des timbres émis chaque année par La Poste. D’autres, plus « amateurs », s’intéressent plutôt à tel ou tel timbre, qui leur « parle ». Chacun est libre de collectionner comme il l’entend, mais tous ont besoin du catalogue.

Le catalogue est un livre édité chaque année qui répertorie tous les timbres-poste d’un pays depuis la naissance du timbre dans chacun d’eux (1er janvier 1849 pour la France). Pour chaque timbre, il donne sa description et sa valeur faciale, la date de mise en vente, le tirage, et la valeur actuelle (ce qu’on appelle « la cote »). Il est donc à la fois une encyclopédie historique du timbre, une liste exhaustive des émissions, et une indication du prix des timbres une fois que ceux-ci ne sont plus en vente à La Poste.

Les catalogues ne sont pas édités par les Postes de chaque pays, mais par des entreprises privées, de diverses nationalités.

LE Yvert & Tellier

Cocorico : la plus connue et certainement la plus réputée est l’entreprise française d’Amiens Yvert et Tellier, célèbre chez les collectionneurs du monde entier. Yvert et Tellier a fêté en 2020 les 125 ans de son premier catalogue des timbres de France. C’est en effet en 1896 que paraissait le premier catalogue Yvert & Tellier, du nom de ses deux concepteurs, Louis Yvert (petit-fils d’Eugène, fondateur de l’imprimerie du même nom), et Théodulle Tellier le chef imprimeur qui a eu l’idée de ce catalogue.

Yvert & Tellier, c’est aujourd’hui une bibliothèque d’une vingtaine de catalogues qui couvrent les émissions du Monde entier :

• le Tome 1 pour la France,
• le Tome 1bis pour Monaco, Andorre, les TOM (Territoires français d’Outre Mer), les Nations Unies, et les séries Europa
• le catalogue d’Europe, décliné en 5 volumes
• les catalogues d’Afrique francophone, Afrique, Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, Asie, et Océanie, la plupart d’entre eux en plusieurs volumes
• sans oublier Phila’Plus, qui vous permet de disposer de tout ou partie de ces catalogues sur votre ordinateur (et contre un abonnement).

Et puis, il y a aussi d’autres catalogues spécialisés comme :

• le Petit Yvert : catalogue simplifié des timbres de France en format de poche
• les Classiques du Monde : timbres de 1840 à 1940
• les Semi-modernes du Monde en 2 volumes : de 1941 à 1960
• le Tome de référence des catalogues, très utile aux mondialistes
• le catalogue des Carnets de France en plusieurs volumes
• le catalogue des Cartes Maximum
• et le catalogue mondial des nouveautés de chaque année

La numérotation Yvert & Tellier fait souvent référence (au moins en France), surtout que l’éditeur intente systématiquement un procès à quiconque voudrait l’utiliser … Ce qui lui donne une sorte de monopole de fait par rapport à ses concurrents.

Les autres catalogues français

Yvert n’est pourtant pas le seul – ni même le premier – à avoir édité un catalogue. Le premier catalogue au monde est lui aussi français : il s’agit du Potiquet (voir en haut de cet article) en 1861 (43 pages !) qui sera suivi en 1862 du Manuel du collectionneur de timbres-poste des Bruxellois Jean-Baptiste Moens et Louis Hanciau. Arriveront ensuite la même année les premiers catalogues du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

Mais revenons en France : dès 1864, Arthur Maury édite son catalogue qui sera une des grandes références françaises jusqu’en 1980, date de sa disparition. Le Thiaude fera également référence à partir de 1927 jusqu’à son arrêt en 1984. Enfin, le Cérès se taillera également une bonne part du marché à partir de 1947.

Et puis le Dallay arriva … En 2001, bien décidé à concurrencer Yvert et Cérès, en proposant son catalogue très bien illustré, avec de nombreuses informations supplémentaires : noms des dessinateurs et graveurs, dates d’émission et de retrait, tirages, nombreuses variétés avec détail/loupe pour mieux les identifier, Bref : le must des catalogues pour les collectionneurs.

Mais malheureusement, business is business, et le Dallay va souffrir, d’une part parce que les deux autres éditeurs vont baisser le prix de leur catalogue, le rendant ainsi plus cher, et d’autre part parce que Dallay se verra interdire d’utiliser la numérotation Yvert&Tellier. Dallay finira par pallier cette interdiction en rachetant Maury qui est à l’origine de cette numérotation Yvert, mais le mal est fait. En 2008, l’homme d’affaires Armand Rousso rachète Cérès pour le fusionner avec Dallay et sort un catalogue Maury-Céres-Dalllay de très bonne facture, qui deviendra ensuite le Spink-Maury, racheté par le célèbre site d’enchères britannique. L’essentiel est que la « bible » continue son chemin !