Avec ce nouveau numéro de Phil’Apprendre, PHILAPOSTEL Bretagne vous permet de tout savoir sur ces timbres spécifiques utilisés pour l’envoi des quotidiens ou revues hebdomadaires, les timbres pour journaux. Bonne lecture !
Un tarif spécifique est appliqué par la poste pour l’envoi des journaux, revues et livres. Historiquement l’éditeur d’un journal devait payer une taxe fiscale pour chaque publication. Afin de faciliter le tri, l’affranchissement et la transmission des journaux, de nombreuses administrations postales vont émettre des timbres ou des bandes pour journaux.
Sont considérés comme journaux et écrits périodiques, au point de vue de l’application du tarif, les journaux, recueils, annales, mémoires, bulletins qui sont publiés dans un but d’intérêt général pour l’instruction, l’information, ou la culture du public.
Monsieur Daniel WILBERTS, du Cercle Royal Philatélique de Liège, nous présente dans le bulletin du CRPL de mai 2023 l’historique des timbres journaux en France :
Le droit de timbre sur les journaux a été créé le 30 septembre 1797 et représente à la fois une taxe fiscale et une taxe postale. Jusqu’en 1868, le paiement de cette taxe était contrôlée par l’apposition d’un timbre humide par l’administration frappé sur le papier présenté par l’éditeur.
Avant la Révolution, les journaux et autres périodiques étaient déjà expédiés sous bandes. Généralement sur ces manchons d’expédition figure une mention imprimée du genre « Port Franc » ou « Franc de Port ». En cas d’envoi à l’unité, on trouve des marques indicatives « Périodiques », « Abs » (Abonnements), « CIR » (Circulaires) sous diverses formes. Ces cachets pour ces services sont des Port-Payés.
Le 29 Fructidor, an IX (16/09/1801), l’Arrêté n° 1023 publié dans le « Bulletin des Lois de la République n° 136 » indique dans son Article 1 : Il sera gravé, pour le département de la Seine, de nouveaux timbres, à trois et cinq centimes pour le timbrage des papiers destinés aux journaux, papiers-nouvelles, avis et affiches. Obligatoire dix jours après publication de ce bulletin.
Le Bulletin des Lois n° 84 stipule dans son article 696 du 27 Prairial An IX (16/ 06/ 1801) : « il est défendu à tous les entrepreneurs de voitures libres et à toute autre personne étrangère au service des postes, de s’immiscer dans le transport des lettres, journaux, colis d’un kilogramme et au-dessous, dont le port est exclusivement confié à l’administration des postes aux lettres (applicable dans l’Empire).
Pour l’exécution du présent arrêté, le personnel de la poste est autorisé à effectuer des perquisitions aidées éventuellement de la force armée. Les contrevenants risquent une amende entre 150 et 300 francs. En cas de non-paiement des saisies seront effectuées chez le contrevenant. «
Par décret du 19 décembre 1868 et suite à la parution du Bulletin Mensuel des Postes de janvier 1869 (1), le timbre pour journaux fut créé afin d’éviter aux éditeurs de se déplacer pour faire timbrer son papier par l’administration, ce dernier pouvant faire l’acquisition préalable de ces timbres avant l’impression de son journal. Ces timbres étaient collés sur le papier avant le tirage et se trouvaient oblitérés par l’impression. Ce procédé dispensait les postiers de l’annulation des timbres et permettait aux éditeurs de remettre les journaux à la poste au moment du départ.
En 1868 la poste édite donc une série de 6 timbres pour « Journaux ». Le 2c. lilas acquittait une taxe purement fiscale. Le 2 c. bleu était vendu 4 c. (2 c. pour la poste et 2 c. pour le fisc). Le 2 c. rose était vendu 6 c. (4 c. pour la poste et 2 c. pour le fisc). En 1869 : émission de timbres du même type mais avec une dentelure de 11 ½ / 12 ½. (n° 7 à 12).
La taxe fiscale fut supprimée le 5 septembre 1870. Les timbres alors utilisés ne le furent que pour un usage strictement postal.
A partir de 1884, la poste utilise cinq timbres du type « SAGE » surchargés d’un cachet « ½ centime en plus » : n° 13 à 17 du catalogue Y&T.
Par la suite, la poste va utiliser de nombreux cachets avec des indications spécifiques (journaux, imprimés, P.P.) lorsque l’expéditeur paie en numéraire. Ci-contre, Cachet de la R.P. (recette principale) de l’Hôtel des Postes de Paris 1914.
D’autres bureaux dans toute la France vont utiliser des marques similaires ou spécifiques, comme dans ces exemples :
Merci à Daniel WILBERTS du CRPL, pour cette collaboration au site de PHILAPOSTEL Bretagne !