Japon 1998 – JO de Nagano
Où l’on rencontre des juges qui restent de glace.
1998, aux Jeux Olympiques d’hiver de Nagano, au Japon. Ça y est, la patineuse artistique française Surya Bonaly s’élance sur la glace. N’étant pas tout à fait remise de blessures survenues dans les mois précédents, elle compte sur l’adrénaline pour tenir bon. Mais à sa première combinaison de sauts, elle tombe !
Une chute, cela signifie dire au revoir à la médaille… Qu’importe, elle se relève, …
reprend de l’élan et effectue un triple Salchow qu’elle réceptionne parfaitement. Cette figure, tout comme son célèbre cousin l’Axel, appartient à la grande famille des « sauts de carre ». Ces derniers s’amorcent sur l’un des côtés de la lame du patin, appelés « carre ».
Yougoslavie 1998
Les sauts, Bonaly les affectionne tout particulièrement. Alors que les codes du patinage artistique féminin semblent encourager la « grâce » et la fluidité des chorégraphies, notre patineuse a toujours privilégié la performance athlétique. Elle cherche avant tout à repousser ses limites physiques et celles de la discipline.
Et ce jour de 1998 ne fait pas exception : tentant le tout pour le tout, à la quatrième minute Bonaly se lance dans un salto arrière ! Un tonnerre d’applaudissements surgit immédiatement du public et continue jusqu’à la fin de sa performance.
Azerbaidjan 1997 – la chinoise Lu Chen se classera troisième à Nagano
Cependant, au moment des résultats, notre patineuse se classe seulement à la dixième place… En réalité, la figure du salto se trouve interdite en compétition notamment parce qu’elle nécessite de se réceptionner sur les deux pieds, ce qui n’est pas considéré comme correct… et surtout parce qu’elle est extrêmement dangereuse !
Surya Bonaly a bien essayé de contourner cette règle en se réceptionnant sur un seul pied, mais les juges ne peuvent autoriser une acrobatie aussi risquée pour celui ou celle qui l’exécute, et pénalisent donc notre patineuse.
Tant pis, le plus important pour Surya Bonaly est d’être entrée dans la légende du patinage, grâce à son style en rupture avec la tradition et ses performances extraordinaires, mais aussi avec cette figure qu’elle est la seule à exécuter. Elle porte d’ailleurs son nom, le saut « Bonaly » !
Pour en savoir plus :
Sur les figures interdites en patinage artistique
Sur la carrière de Surya Bonaly (podcast)
Sur la différence entre patinage artistique et danse sur glace
Source : Artips
Philapostel Bretagne 