Multicollection #42 : Marcuphiliste

42ème numéro de « Multicollection » où je vous invite à découvrir une collection particulière, avec son nom quelquefois bizarre, sa description, ses principes de classement ou de référencement, quelques chiffres et liens utiles, ou un article de presse sur le sujet … Bien entendu, tous vos commentaires sont les bienvenus, que ce soit pour nous dire que vous êtes un fervent adepte de la collection présentée, ou pour nous donner des compléments d’information : à vos plumes !

Marcuphilie

De quoi s’agit-il cette fois ? … Non, non, rien à voir avec la bien connue marcophilie des collectionneurs de plis philatéliques, si ce n’est la ressemblance du nom à une lettre près… …. Pas facile cette fois … Non non ne frappez pas, je vous le donne : la Marcuphilie regroupe …

… les collectionneurs de Marteaux !
À 78 ans, Bernard Lefèvre, de Trélivan (Côtes-d’Armor), fin connaisseur des outils à frapper, a décidé de mettre un terme à sa collection commencée voilà 10 ans.

En visitant le musée de la forge d’Etueffont, près de Belfort, « j’ai sympathisé avec le maître forgeron chez qui, par la suite, j’ai fait cinq stages d’une semaine, pour le plaisir », se souvient Bernard Lefèvre.

En 2010, cet habitant de Trélivan, près de Dinan (Côtes-d’Armor), monte une forge chez lui. Mais cet ancien gardien de but de foot, par la suite rugbyman, souffre de plus en plus  d’une épaule. Le chirurgien lui interdit de se servir d’un marteau.

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Le marcuphiliste, Bernard Lefèvre, possède 3 800 marteaux, représentant 83 métiers différents. ©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor

Vide-greniers et sites internet

Il se fait alors opérer, c’était il y a tout juste dix ans. « C’est là que j’ai commencé ma collection de marteaux. J’en avais déjà une cinquantaine de forgerons. »

Il fait les vide-greniers et va sur des sites de vente en ligne. « Les marteaux que je possède valent de 2 € à 400 € pour le plus cher, mais il en existe qui sont beaucoup plus onéreux. »Une décennie plus tard, celui qui a tout d’abord été plombier, puis soudeur et maquettiste, possède 3 800 marteaux, dont 300 sans manches et qui représentent 83 métiers différents. 

Les marteaux ont remplacé les cigarettes

« Il y a deux types de marteaux, celui à frapper et celui qui sert à être frappé », commente celui qui, au fil des années, est devenu un véritable spécialiste de l’outil de percussion.

« J’ai appris à connaître l’histoire des marteaux, mais dans ma collection, il y en a tout de même 600 dont je ne connais pas le nom »

Bernard Lefèvre, marcuphiliste

Du marteau de forgeron à celui du maçon, en passant par celui du charpentier, du chaudronnier ou encore du dinandier, Bernard Lefèvre a plus de 50 caisses de marteaux dans son garage. « J’étais un gros fumeur. Quand j’ai arrêté, l’argent que je ne dépensais plus plus dans la fumée est parti dans les marteaux. »

Marteau de couvreur pour la taille de l’ardoise, marteaux de vitriers pour la pose du verre, marteau arrache-clou pour le charpentier ou de menuisier pour l’ébéniste : « Un marteau se choisit suivant son travail à effectuer, sa tête et son manche. Je laisse toujours les marteaux que j’achète dans leur jus et je ne les vends jamais. »

Des pièces rares du Maghreb

Pourtant, Bernard Lefèvre a pris une résolution, « je vais arrêter de collectionner ». Même s’il avoue, en présentant les marteaux dont il est le plus fier : « J’ai trois marteaux à casser le sucre qui viennent du Maghreb. Des pièces très rares ».

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Autre pièce que Bernard met en avant, la tocotte, un marteau forestier numéroteur en acier qui sert à marquer le bois abattu. Bernard Lefèvre présente encore le marteau à chipoter, qui servait à imprimer sur de la soie en tapotant avec le manche.

Pas frappé, mais amoureux des marteaux, il nous livre une anecdote : « Le marteau du fertier sert à battre les fers à chevaux. Il est aussi appelé couille d’âne, de pape ou de moine. Un jour, lors d’une exposition, un prêtre m’a demandé à quoi cela servait. Je lui ai expliqué, tout en restant discret sur ces surnoms. »

Un visiteur venu d’Amérique

Bernard est devenu l’un des marcuphilistes les plus réputés. C’est ainsi que, récemment, un Américain, grand collectionneur, est venu rendre visite à Bernard Lefèvre, qui a organisé une exposition à Dinan en son honneur. « C’est la première fois qu’un autre collectionneur vient voir mes marteaux. Mais j’ai aussi des contacts avec des marcuphilistes d’Istanbul et du Québec. »

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Bernard Léfèvre conclut par une phrase forte frappée au coin du bon sens : « Le marteau est le roi des outils. Il est le prolongement du bras. » Un bras, une épaule fracturée au rugby, grâce à laquelle, il est devenu non pas un fou, mais un spécialiste du marteau.

Voir aussi : carrément marteau

Source : Le Petit Bleu des Côtes d’Armor

inscrit au Hit-Parade de www.philatelistes.net

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