Les monuments emblématiques de Prague
Dans ce troisième épisode (voir les premier et deuxième), je vous propose de découvrir Prague, la capitale de la République Tchèque, si bien illustrée par le bloc « Capitales européennes » de 2008.
Cliquer sur les photos et documents pour les agrandir.
Pour celles et ceux que cela intéresse, vous trouverez également quelques photos prises lors de mon séjour.
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Prague, la « Ville aux cent clochers »
Prague est à la fois la petite cité d’Europe centrale appréciée des passionnés d’architecture, de culture et d’histoire, et la capitale mondiale des buveurs de bière. Vous y rencontrerez deux sortes de pragois : les plus anciens, peut-être un peu rustres quelquefois, et les plus jeunes, très sympathiques et qui ont soif d’ouverture vers le Monde.
Kaléidoscope architectural
L’architecture constitue l’un des attraits majeurs de Prague. Le château et le centre-ville résument à eux seuls 900 ans d’évolution stylistique – sobriété romane, flamboyance gothique, élégance Renaissance, faste baroque ou rococo et leurs versions du XIXe siècle –, avec des bâtiments étonnamment épargnés par le monde moderne, rassemblés au sein d’un lacis compact de ruelles et d’impasses. Et que dire des réalisations du XXe siècle, inspirées par l’Art nouveau, tout en élégance et en sensualité, ou le cubisme tchèque, unique à Prague. (voir les photos l’architecture à travers les façades et art contemporain)
Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises car tous ces bâtiments d’époques et de styles différents qui se jouxtent, au lieu de dénoter entre eux, se rassemblent en une curieuse harmonie que personnellement je n’ai jamais vue ailleurs. Voici quelques-unes de ces réalisations.
Pont Charles
Que vous le traversiez désert dans la brume matinale ou au coude-à-coude avec la foule des touristes de l’après-midi, le pont Charles incarne Prague dans toute sa splendeur. Bâti en 1357, il résista au va-et-vient d’innombrables véhicules pendant six siècles, avant de devenir piétonnier après la Seconde Guerre mondiale. Dans la journée, ses statues baroques semblent jeter un regard indifférent sur la parade des musiciens de rue et des vendeurs de cartes postales ; à l’aube, elles recouvrent toute leur magie et leur mystère.
(voir les photos du Pont Charles)
Château de Prague
Mille ans d’histoire imprègnent les murs et les cours de ce château dominant la ville, véritable citadelle englobant édifices religieux, tours et palais. Haut lieu historique et culturel de la République tchèque, il fut le théâtre de grands événements comme le meurtre de saint Venceslas et la deuxième défenestration de Prague, et recèle des chefs-d’œuvre tels les pièces d’orfèvrerie du trésor de Saint-Guy et les joyaux de la couronne de Bohême. (voir les photos du Château)
Cathédrale Saint-Guy
Avec ses flèches et son clocher dominant les toits de Prague, Saint-Guy représente le cœur du catholicisme tchèque. Sa construction sur le site d’une église romane bâtie au Xe siècle par le duc Venceslas Ier débuta en 1344 pour ne s’achever qu’en 1929. La nef gothique, illuminée par de splendides vitraux du XXe siècle, renferme la chapelle Saint-Venceslas, richement décorée d’œuvres d’art, la mosaïque médiévale de la Porte d’or et le magnifique tombeau baroque en argent massif de saint Jean Népomucène. (voir les photos de la Cathédrale Saint Guy)
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Eglise Saint Nicolas de Mala Strana
L’église Saint-Nicolas de Malá Strana, une des églises les plus visitées de Prague, se situe, à l’ouest de la Vltava. Sa coupole et sa fière tour font traditionnellement partie du panorama du Château de Prague.
Elle est considérée comme un des meilleurs monuments baroques en Europe et comme le plus joli bâtiment baroque de toute la Bohême. Elle a été construite au moment de la reconstruction de la ville, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, au moment où le style Renaissance était remplacé par le style baroque apparu en même temps que les changements politiques en 1620, c’est-à-dire la recatholisation du pays et l’instauration du pouvoir monarchique absolu. (voir les photos de Saint Nicolas)
Monastère de Strahov
Le monastère a été fondé en 1140 par Vladislav II et l’ordre des Prémontrés. Détruit par le feu en 1258 et reconstruit dans le style gothique, le couvent de Strahov connut un important remaniement baroque au XVIIe siècle qui lui donna l’essentiel de son aspect actuel.
Sa célèbre bibliothèque, vieille de plus de huit cents ans, reste une des plus importante de Bohême malgré les pillages effectués par bien des envahisseurs. Elle renferme des manuscrits enluminés, des cartes, des globes et des gravures du Moyen Âge. La salle philosophique fut construite pour accueillir les livres du couvent de Louka, en Moravie, fermé en 1782. Les fresques du plafond par Franz Maulbertsch retracent la lutte de l’humanité pour la connaissance. La salle théologique, ornée de fresques exaltant l’amour du savoir, abrite des globes astronomiques réalisés au XVIIe siècle par William Blaeu. La pinacothèque de Strahov comporte une des plus importante collection conventuelle de peintures médiévales. (voir les photos de Strahov)
L’île de Kampa et Nový Svět
La partie la plus romantique de Prague, Kampa, est une île artificielle située sur la rivière Vltava séparée de Malá Strana par le canal de moulin artificiel Čertovka. Les rives de l’île de Kampa proposent des deux côtés des vues époustouflantes sur les monuments de Prague : le Château de Prague, la Cathédrale Saint Guy et le Pont Charles d’un côté, le Théâtre national de l’autre côté.
En visitant Kampa, les touristes admirent également le mur de Lennon sur lequel les gens du monde entier rendent hommage au membre assassiné du groupe The Beatles, John Lennon.
Un autre endroit romantique, moins connu que Kampa, est le quartier Novy Svet. Situé dans le voisinage du château, le Nový Svět (Nouveau Monde) est un véritable voyage dans le passé en dépit de son nom. En effet, les domestiques du château habitaient dans de minuscules maisons du « Nouveau Monde » à l’époque. Nový Svět et ses ruelles pavées, ses maisons pittoresques (certaines sont classées patrimoine national) et ses jardins cachés a beaucoup de charme et mérite votre visite. (voir photos de Kampa et Novy Svet)
Place de la Vieille-Ville
Malgré les hordes de touristes, les terrasses de café bondées et le mercantilisme à tout crain, comment ne pas apprécier le spectacle offert par la grand-place de Prague : guides brandissant leur parapluie tel un étendard à travers la foule rassemblée devant l’étonnante horloge astronomique de l’hôtel de ville, faiseurs d’énormes bulles de savon, couples entre deux âges aux anoraks assortis, punks à cheveux roses vêtus de cuir, sans oublier l’homme-sandwich morose du musée des Instruments de torture – en bref, un tableau vivant du genre humain dans toute sa diversité. (voir les photos)
Notre Dame du Týn, et ses clochers de 80m
Place Venceslas
Dominée par l’emblématique statue équestre de saint Venceslas, la plus grande place de Prague a été l’épicentre de bien des épisodes de l’histoire moderne, dont l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du pacte de Varsovie en 1968 et la révolution de Velours en 1989. Elle est aujourd’hui convertie au consumérisme, comme en témoignent les enseignes internationales qui côtoient ses édifices Art nouveau et ses passages Art déco couverts de miroirs, menant à des cafés chic ou à des jardins cachés.
en 1969, l’étudiant Ian Palac s’immole par le feu suite à l’invasion soviétique
La Place Venceslas
Musée juif de Prague
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Une partie de Staré Mesto (centre-ville) renferme les vestiges du quartier jadis florissant de Josefov, ancien ghetto juif de Prague. Englobant une demi-douzaine de synagogues, l’ancienne salle de cérémonie et la morgue, ainsi que l’émouvant Vieux Cimetière, le musée raconte l’histoire souvent tragique de la communauté juive de la ville, du créateur de la légende du Golem au XVIe siècle jusqu’aux persécutions nazies. (voir les photos de Josefov)
Le vieux cimetière juif de Josefov
Outre ses nombreux monuments dont vous venez d’avoir un aperçu, Prague a également d’autres atouts du bon vivre :
Prague en musique
La ville qui a nourri Smetana et Dvorák, après avoir accueilli des concerts du jeune Mozart, occupe, à l’instar de Vienne, une place prépondérante dans l’histoire de la musique. Deux grands festivals classiques – le Printemps de Prague et Cordes d’automne – embellissent le calendrier, mais d’autres genres sont également à l’honneur. La capitale constitue en effet un foyer du jazz depuis les années 1940 et possède maintenant une scène musicale florissante où s’expriment des sons actuels, du hard-rock à l’électro.
Bière tchèque
Si l’on en croit un proverbe tchèque, “là où l’on brasse la bière, la vie est belle”. Alors Prague est forcément agréable à vivre, car elle regorge de brasseries, grandes ou petites. Si la production locale est renommée pour sa qualité depuis l’invention de la Pilsner Urquell en 1842, on assiste ces dernières années à une renaissance des bières artisanales. Les amateurs de mousse auront l’embarras du choix, de la classique ležák (lager blonde) à la kvasnicové (à la levure) en passant par la kávové pivo (aromatisée au café).
le ticket de commande des bières (numéroté jusque 99 !)
Cuisine
La restauration pragoise peut se montrer très inégale, que ce soit dans la qualité des plats comme du service, mais la situation s’est grandement améliorée au cours des dix dernières années.
Les plats sont souvent très consistants, à base de viande, de crème et de sauce. Le plat tchèque par excellence est le vepřová pečeně s knedlíky a kyselé zelí (rôti de porc accompagné de quenelles et de choucroute) que l’on appelle plus rapidement le vepřo-knedlo-zelo. La viande est roulée dans un mélange de sel et de cumin et rôtie lentement pendant des heures. Le chou (un vrai délice, rouge ou blanc) est quant à lui cuit très lentement dans du vinaigre. Les quenelles, un peu fermes, servent à saucer.
Entre autres spécialités, citons le vepřové kolínko (jarret de porc), le guláš (du bœuf ou du porc en cocotte, servi avec une sauce tomate aux oignons et paprika), ou encore le poisson comme la traditionnelle carpe (kapr).
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’espère vous avoir donné envie de visiter cette superbe ville, et rendez-vous samedi prochain pour un nouveau petit tour en Bohème …