Le GRAPB (Groupement Régional des Associations Philatélique de Bretagne) a confié aux associations du bassin rennais (AGP, ARP, PCV et PHILAPOSTEL Bretagne) l’organisation du 63è Congrès Régional 2017, qui réunira les 27 associations fédérées à Vern sur Seiche les 3 et 4 juin prochains. A cette occasion seront proposés des timbres et souvenirs rendant hommage à La Chalotais, personnage illustre de la Bretagne que je vous invite à découvrir ci-après.
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, né à Rennes le 6 mars 1701 et mort dans la même ville le 12 juillet 1785, est un magistrat breton et figure historique de la Bretagne.
Il sera procureur général du parlement de Bretagne et l’une des principales personnalités de l’Affaire de Bretagne, un mouvement de la fronde parlementaire qui se déroula à la fin du règne de Louis XV.
Portrait de Louis-René de Caradeuc de La Chalotais – Anonyme – Musée des Beaux Arts de Rennes
De la noblesse de robe au Procureur général
Louis-René de Caradeuc de La Chalotais est né à Rennes, le 6 mars 1701 : son âge a marché du même pas que son siècle. La famille avait alors une telle puissance institutionnelle qu’il est nécessaire, pour comprendre le futur magistrat, de connaître le cadre dans lequel il a été élevé et l’atmosphère dans laquelle il a mûri.
Les Caradeuc portaient un nom de langue bretonne dont on connaît d’autres titulaires, mais ils étaient solidement enracinés dans la cité rennaise. A part un militaire, capitaine sous le duc de Brissac, qui commandait en Bretagne pour le cardinal de Richelieu, l’ascendance des Caradeuc ne montre que des hommes de loi.
La particule apparaît devant le nom des Caradeuc en 1617 dans les registres paroissiaux de Saint-Pierre-en-Saint-Georges de Rennes. Nicolas de Caradeuc (père de Louis-René) et sa famille appartiennent à la noblesse de robe (cf ci-dessous).
Le nom de Caradeuc de La Chalotais s’éteint en 1859. Le château de Caradeuc à Bécherel appartient toujours aux descendants de cette famille.
Dans la France de l’Ancien Régime, la noblesse de robe rassemble tous les nobles qui occupent des fonctions de gouvernement, et qui ont acquis à titre onéreux un office anoblissant dans les finances ou la justice. Ces personnes doivent avoir fait des études universitaires et donc revêtir la robe ou toge des diplômés de l’Université. Ils sont surnommés robins, hommes de robe, et le groupe noble qu’ils forment « noblesse de robe ».
L’expression de « noblesse de robe » s’oppose à celle de « noblesse d’épée », c’est-à-dire aux nobles occupant les traditionnelles fonctions militaires de leur groupe social.
A Rennes, les Caradeuc de La Chalotais résidaient depuis le XVIe siècle dans un hôtel qu’ils reconstruisirent en style classique vers 1700, et qui existe encore au n° 13 de la rue Gambetta. C’est là que naquit Louis-René.
L’hôtel actuel des Caradeuc, 1, rue de Fougères, fut acheté, le 13 juin 1764, par le second procureur général, M. de Caradeuc, fils de La Chalotais, aux héritiers de la marquise de la Roche de Kernezne. Les deux ménages, celui du père et celui du fils, vinrent s’y installer et c’est là que les deux procureurs généraux furent arrêtés dans la nuit du 10 au 11 novembre 1765, mais nous y reviendrons.
Les trois fils de Nicolas de Caradeuc entrèrent comme lui au Parlement. L’aîné, conseiller depuis 1725, mourut en fonction et sans alliance en décembre 1754. Le dernier, de quinze ans plus jeune, devint conseiller en 1734, se maria mais n’eut pas d’enfants.
Fils cadet, Louis-René avait d’abord été destiné à l’Eglise. Il fut clerc tonsuré, et on l’appela M. l’Abbé. Ultérieurement il devint chevalier honoraire de Saint-Jean de Jérusalem, titre décoratif dont la valeur nobiliaire ne lui était pas indifférente.
La Chalotais fut nommé avocat général au Parlement de Bretagne en 1730 et procureur général en 1752.
Un timbre, une enveloppe, une carte postale et un collector sur La Chalotais sont proposés par PHILAPOSTEL Bretagne à cette occasion. Cette souscription est ouverte à tous, adhérent ou non : c’est ici.
A suivre …