La Chalotais #2

Le 63è Congrès Régional 2017 du GRAPB réunira les 27 associations fédérées à Vern sur Seiche les 3 et 4 juin prochains. A cette occasion seront proposés des timbres et souvenirs rendant hommage à La Chalotais, personnage illustre de la Bretagne que je vous invite à découvrir ci-après.

(2ème partie)

Des Jésuites à l’Education Nationale

La_Chalotais4

Gravure de La Chalotais – Ambroise Tardieu

 

Opposant farouche des Jésuites, il présenta au Parlement en 1761 un mémoire sur les constitutions de l’Ordre qui contribua à sa suppression en France.

On sait comment se déchaîna le drame : A la suite d’un procès de nature commerciale jugé au parlement de Paris en mai 1761, des conseillers de ce Parlement dénoncèrent à sa censure les constitutions des Jésuites.

Cette démarche réussit pleinement et rapidement. Elle aboutit à deux condamnations espacées par un an jour pour jour. Le 6 août 1761 les Pères eurent ordre de fermer leurs collèges, et le 6 août 1762 la Compagnie fut définitivement supprimée dans le ressort du parlement de Paris.

La_Chalotais6

Statuette de La Chalotais en tenue de Procureur Général : cape blanche brodée d’hermines

Or plus de deux mois avant cette date, le 27 mai 1762 le parlement de Rennes, devançant la cour de Paris, avait prononcé la même suppression dans son ressort, et cela sur les réquisitoires retentissants de son procureur général.

 

Dès ses premières conclusions La Chalotais, faisant appel au Roi, lui demandait d’établir un plan d’éducation nationale et de rédiger des livres scolaires. Ce qu’il postulait dans cet appel au souverain il le formula explicitement dans l’Essai d’éducation nationale, qu’il déposa, le 24 mars 1763, au parlement de Rennes.

Ce petit livre ne contient pas seulement des projets de réforme technique, il bouleverse l’économie traditionnelle en laïcisant le personnel enseignant et une grande partie de l’enseignement même, puis en remettant le soin de cette réforme et la mission pédagogique à l’Etat. Mais La Chalotais avait un motif plus pressant : s’il attribuait l’enseignement à l’Etat c’était parce qu’il voulait l’enlever au clergé :

« S’il est question de collèges » à fonder, dit-il en réprimandant ses contemporains, « dans l’instant on ne parle que de religieux ou au moins d’ecclésiastiques pour leur en confier la direction. On doute si des professeurs mariés peuvent instruire les enfants. Il semble qu’avoir des enfants soit une exclusion pour pouvoir en élever. Sous quel prétexte l’instruction dans les lettres et dans les sciences serait-elle exclusivement dévolue aux ecclésiastiques? On ne cesse de répéter qu’il n’y a pas assez de prêtres pour remplir les fonctions du ministère ecclésiastique ; et pourquoi veut-on en faire des professeurs de collège ? »

La_Chalotais8

Statue de La Chalotais

Cette grande œuvre pédagogique accomplie, La Chalotais vint à Paris au début de novembre 1763 et y séjourna six mois. Devenu populaire parmi ceux qui n’aimaient pas les jésuites, il fut reçu en triomphe par les philosophes.

 

Une des quatre statues qui ornaient la façade du palais sur la place du Parlement de Bretagne jusque dans les années soixante-dix était celle de La Chalotais, fulminant son fameux réquisitoire dans l’affaire des Jésuites, et la ville donna en 1862 à la rue parallèle au quai allant de la rue de Nemours à la place de Bretagne le nom de rue de La Chalotais.

Un timbre, une enveloppe, une carte postale et un collector sur La Chalotais sont proposés par PHILAPOSTEL Bretagne à cette occasion. Cette souscription est ouverte à tous, adhérent ou non : c’est ici.

A suivre …

 

 

 

 

Votre commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.