Vous connaissez tous les deux types de Semeuse : la Semeuse lignée et la Semeuse camée ou sans fond.
Voici leur petite histoire : Le ministre, M. Mougeot, non satisfait des timbres d’usage courant de type Mouchon, jugés « très laids », demanda alors à Louis Oscar Roty de lui faire un timbre au type qui figurait déjà sur les monnaies le type Semeuse. C’est Mouchon, graveur semi-officiel des timbres-poste qui fut chargé de la gravure. Il produisit un nouveau timbre appelé par les philatélistes « Semeuse lignée ».
C’est en 1903 que parait donc cette première série de cinq timbres Semeuse lignée (Y&T n°129 à 133)
En 1906, le tarif de la lettre qui était à 15c fut abaissé à 10 centimes sous la pression de l’opinion publique. Pour marquer un événement aussi exceptionnel (un abaissement de tarif en France, n’étant pas chose courante), le ministre voulut un nouveau timbre.
Mouchon lui soumit deux projets : l’un appelé « Semeuse avec soleil devant », l’autre où Semeuse sur fond plein est juchée sur un petit tertre ; c’est celui qui fut adopté. Ce timbre est appelé par les philatélistes «Semeuse avec sol». Il fut émis le 13 avril 1906. Il a pour valeur faciale 10 centimes (Y&T 134), il est de teinte rouge et est connu en deux sous-types. D’emblée, il déplut au ministre par le tertre et surtout parce que le haut du sac de blé ressemblait « à un téton ».
Mouchon dût refaire son timbre sans sol et sans « téton ». Mais, d’après le ministre, les lettres du nouveau timbre étaient trop fines et apparaissaient mal à l’impression.
Cette nouvelle Semeuse à 10 centimes rouge parut le 28 juillet 1906 (Y&T 135 et 136) et elle compte trois sous-types. Elle fut appelée par les philatélistes «Semeuse maigre» (ce n’est pas la Semeuse elle-même qui est maigre mais ce sont les chiffres et lettres).
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Excédé de ne pouvoir obtenir satisfaction, le ministre décida de changer de graveur. Il fit appel à un graveur retoucheur de l’Atelier des timbres-poste, un dénommé Lhomme.
Celui-ci, d’après l’oeuvre de Mouchon, confectionna un poinçon sans valeur faciale sur cuivre, où les inscriptions sont larges et la Semeuse nettement détachée.
C’est avec ce poinçon que fut tirée toute la série des Semeuses de 1907 (Y&T 137 à 142).
Déjà une première polémique avait enflé dès la sortie de la première semeuse en 1900 : elle semait à contrevent ! En effet, ses cheveux ondoient vers la droite (donc dans le sens du vent) alors qu’elle sème en lançant ses grains vers la gauche …
Mais cette fois, ses quatre types différents issus des « caprices » du Ministre, ne manqua pas de faire la Une de plusieurs journaux. Ce fut le cas en particulier du Collectionneur de timbres-poste, n° 310 d’aout 1906, qui publia avec humour cet encart :
Merci pour les explications.
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