C’est ce que laisse à penser le très sérieux article du Forbes paru récemment : « Le Top 10 des pays à collectionner pour les philatélistes et investisseurs« . Je vous laisse en apprécier le contenu et sa véracité :
Le marché des timbres reflète le marché des titres à bien des égards et, par conséquent, peut être analysé de la même manière. Si je souhaite investir un montant important dans les timbres, il existe une variété de paramètres pour comparer les pays, le moindre n’étant pas la taille de la demande pour chacun d’eux. La demande elle-même est une variable complexe qui est influencée par le nombre de collectionneurs, le volume d’émissions de timbres, la fréquence des émissions, la période d’utilisation et la politique de vente de timbres. À cela s’ajoutent des éléments plus nuancés tels que les conditions économiques, la population, l’histoire de l’émigration et de l’immigration et l’histoire politique.
Ici, je m’intéresse aux seuls 10 premiers pays car ils représentent probablement plus de la moitié du marché des timbres. Cette information peut intéresser un collectionneur qui cherche un nouveau pays et ne le connaît pas encore bien. Le tableau ci-dessous représente le marché par ordre d’importance. J’ai indiqué le nombre de timbres cotés entre 25$ et 1000$ (et leur cote totale), ce qu’il faut pour faire une collection assez complète de chaque pays, et laissé de côté les plus cotés car ils sont difficiles à acheter et déforment toute tentative de comparaison. J’ai fait figurer ensuite l’augmentation de la cote totale entre 2005 et 2018. Enfin, en dernière colonne figure le ratio entre la cote des timbres neufs ** et ceux oblitérés.
Quelques observations peuvent être faites à partir de ces données:
- Les trois premiers pays s’alignent sur la taille relative actuelle de leurs économies et non sur leurs populations.
- Bien que le coût de construction d’une collection varie considérablement d’un pays à l’autre, la valeur moyenne en dollars est relativement constante, tombant entre 200 et 306 $ pour les timbres neufs ** et entre 167 et 307 $ pour les timbres oblitérés. Cela est surprenant étant donné toutes les variables qui entrent en ligne de compte dans la détermination des prix.
- Le rapport entre le neuf** et l’oblitéré est d’autant plus intéressant que les timbres neufs sans charnière sont devenus l’étalon-or aux Etats-Unis, contrairement à l’Europe. Notez que les Allemands semblent préférer les timbres oblitérés (1). L’Inde montre aussi une certaine affinité pour les timbres oblitérés, mais cela semble dû à une pénurie relative d’émissions (2) ou d’importants stocks restants.
- Les pourcentages de rendement varient largement lorsqu’ils sont mesurés à ce niveau et ne devraient pas être une bonne mesure de la performance future. Ils fournissent des indications pour savoir si la collection de timbres neufs ou usagés est le meilleur investissement.
- Tandis que la Grande-Bretagne montre un rendement raisonnable en accord avec les autres nations, les collectionneurs devraient rester prudents quant à commencer une collection en ce moment. Le prix de leurs timbres a été dopé par Stanley Gibbons, qui a connu des difficultés probablement en raison de son programme d’investissement de timbres. Leur prix peut faire l’objet d’un ajustement à la baisse significatif pour les timbres britanniques et les timbres du Commonwealth de plus grande valeur.
Les collectionneurs se sont concentrés sur les timbres-poste en tant que classe d’actifs et, en tant qu’investissement, ils auraient intérêt à se concentrer sur les timbres plus chers des pays populaires et à ne pas collectionner des pays entiers autrement qu’en achetant des collections entières. Alors que les placements en valeurs mobilières évoluent davantage vers l’achat de l’ensemble du marché au moyen d’un indice ou d’un fonds commun de placement, l’achat de timbres doit être un exercice plus discret. Le marché du timbre est dominé par les amateurs dont les décisions d’achat sont motivées par les émotions. Notre rôle chez StampFinder.com est de développer un modèle de décision alternatif basé sur la valeur, qui donne à l’acheteur la confiance que les achats de timbres représentent un investissement, et c’est ainsi que vous développez le nombre d’acheteurs de timbres.
Mes remarques suite à cet article :
- (1) Il est vrai que les timbres allemands ont de très belles oblitérations … sauf depuis quelques années où les « vagues » ont également fait leur apparition.
- (2) … et surtout des prix de vente élevés comme le montre notre article
- le nombre de timbres « bien cotés » est plus important aux Etats-Unis et en Australie.
- les « rendements » les plus importants concernent les oblitérés d’Allemagne, suivis des neufs russes et australiens … et des oblitérés d’Italie.
- Mais surtout : l’éminent économiste auteur de cet article oublie que les cotes ne sont que des indicateurs, qui plus est très variables selon les éditeurs de catalogue, et en aucun cas un prix d’achat ou de vente ! Ce qui à mon avis réduit considérablement l’intérêt de son étude…
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Une facette peu intéressante de la Philatélie…
André RIO
J’aimeJ’aime
Philatélie ou spéculation ?
La question peu se poser quand le collectionneur délaisse le plaisir de la collection pour celui du rendement d’un actif
Mais comme il faut de tout pour faire un monde……..
J’aimeJ’aime
Il y a de la spéculation dans la philatélie. Mais n’oublions pas que les objets de collections n’ont que la valeur que l’acheteur est prêt à dépenser. Donc oui sur le papier, les cotes suggèrent des rendements intéressants… mais seulement si vous pouvez investir une très forte somme car les petites cotes ne rapportent rien. Je vais publier un exemple prochainement sur mon blog d’un timbre de « faible valeur » qui n’a pas bouger de plus de 4 centimes en 40 ans !
J’aimeJ’aime
Celui qui a pondu cet article et cette étude est-il collectionneur lui même ? J’en doute. Si les allemands aiment les timbres oblitérés ils est indispensable qu’ils soient TRES beaux car 95% des tp disponibles ne trouveront pas preneur sauf bon marché pour boucher des cases. De même pour les anglais, bon centrage, lisible et petit village de préférence. Mais aux USA c’est un marché très spécial : c’est le centrage et la fraîcheur qui font le prix, plus que charnière (propre) ou fraicheur postale. Le prix peut ainsi varier de 1 à 10 X : un timbre de 1890 coté 300$ en neuf peut se vendre de 40 à 770 $ selon qu’il est fort décentré (si la gravure est mangée par la perforation c’est requiem) ou qu’il est centré au centième de pouce (quart de mm) surtout s’il est plus grand car saut de perforation. Pour des timbre de France je ne pense pas qu’il soit possible d’obtenir plus de deux fois la cote dans les émissions dentelées.
Et les études de rentabilité faites dans les années 60 ou 80 sont obsolètes car la spéculation a cessé ce qui est bien pour les vrais collectionneurs. Et on ne peut spéculer que sur de la marchandise disponible c’est pourquoi seuls les timbres à partir de 1918 en furent affectés.
Une étude de 1959 sur le rendement depuis 1946 à 1958 mettait la philatélie en seconde position juste après le rendement de plantation de peupliers. Que donnerait une étude du rendement entre 1970 et 2020 faite aujourd’hui ?
J’aimeJ’aime