Elle est la gardienne d’un patrimoine vivant : le costume breton. Yvonne Cararic, 92 ans, en possède une collection exceptionnelle. Cette habitante de Kernascléden, petite commune près de Guémené-sur-Scorff (Morbihan), veut aujourd’hui transmettre sa collection et sa passion. Actu.fr l’a rencontrée.
Avec ses amies, elle réintroduit le costume lors d’un pardon
« Abuse du présent, laisse le futur aux rêveurs, et le passé aux morts ». Cette citation de l’écrivain et chanteur québécois Félix Leclerc repose sur le buffet du salon, chez Yvonne Cararic, à Kernascléden. En entrant, impossible de la louper, le décor est planté.
Dans les années 1990, Yvonne Cararic et ses amies, Annie Douterlingue et Thérèse Quémener, ont décidé de remettre au goût du jour le costume breton. Elles se sont mises à porter des costumes bretons à l’occasion du pardon de Notre-Dame de Kernascléden, célébré chaque 15 août.
Jusqu’en 1991, les gens venaient habillés en civils au pardon. Nous avons eu l’idée de rafraîchir tout ça en réintroduisant le costume breton lors du pardon.
Pari réussi. Depuis cette date, quelques fidèles portent fièrement des costumes bretons à chaque pardon, apportant une note colorée à la fête religieuse.
Elle prête ses costumes
« J’avais des costumes, alors la chose était faite », poursuit Yvonne. Dans ses placards, les coiffes, jupes, gilets, tabliers et chapeaux sont entassés avec soin.
J’ai appris à coudre très jeune. J’ai confectionné mes premiers costumes à l’aide d’une machine à coudre à pédales.
Quels sont les costumes préférés d’Yvonne ? Ceux du pays Pourleth, sans hésitation. Elle offre à quiconque la possibilité d’emprunter un costume pour tout type de célébration.
Chaque année, les habitués viennent chercher leurs costumes pour le pardon. D’autres sollicitent Yvonne et ses costumes pour se marier, célébrer un baptême, ou tout simplement se photographier en habits traditionnels bretons.
À la recherche d’un successeur
Pour le moment, Yvonne continue à prêter et à recoudre bénévolement et passionnément toutes ces pièces de tissu et de velours. Mais cet héritage doit aujourd’hui trouver une autre maison : Yvonne cherche un lieu pour accueillir sa collection : elle ne peut plus s’en occuper.
Je ne peux plus coudre à présent. Je m’occupe de mon jardin, c’est ma nouvelle passion. Je prends soin de ma maison, et de moi-même avec joie.
Yvonne aimerait que ses trésors soient pris en charge par le presbytère, ou au moins que les costumes restent à Kernascléden, afin que cet héritage soit transmis aux générations futures. C’est un patrimoine vivant témoignant du passé et de la vie des Kernasclédénois.
Source : Actu.fr