Poursuivons notre série sur les Héros de la science avec des personnages féminins quelquefois méconnus et pourtant précurseurs.
Gertrude Elion était une biochimiste et pharmacologue américaine pionnière dans le domaine de la conception rationnelle de médicaments, pour laquelle elle a reçu le prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1988.
Gertrude «Trudy» Belle Elion (1918–1999) est née à New York, fille d’immigrants juifs d’Europe de l’Est. Gertrude était une élève brillante et elle a obtenu son diplôme d’études secondaires à l’âge de 15 ans. La même année, son grand-père est décédé d’un cancer de l’estomac : assister à l’évolution de cette maladie a décidé de sa carrière dans la science et la médecine. Elle voulait soulager la souffrance humaine.
En 1937, à 19 ans, diplômée en chimie, elle subvient à ses besoins en assurant plusieurs emplois : secrétaire, professeur de chimie et ouvrière non rémunérée dans un laboratoire. Tout en travaillant à temps partiel, elle a pu fréquenter l’Université de New York et obtenir sa maîtrise en chimie organique en 1941.
Finalement, en 1944, Gertrude trouve un travail vraiment épanouissant, en assistant George Hitchings à Burroughs Wellcome, qui deviendra plus tard GlaxoSmithKline. Elle préfèrera conserver son poste et abandonner son doctorat, ce qui ne l’a pas empêchée de devenir l’une des scientifiques les plus influentes du siècle dernier.
La première découverte majeure de Gertrude remonte à 1950, lorsqu’elle découvrit un composé purique, la 6-mercaptopurine (6-MP), qui mettait efficacement les patients atteints de leucémie aiguë – souvent des enfants – en rémission complète.
Mais sa percée majeure est venue avec le développement du médicament antiviral acyclovir, approuvé en 1977. De nombreux scientifiques doutaient que les médicaments antiviraux puissent réellement être utilisés dans la pratique clinique (toute substance montrant une efficacité pour tuer un virus serait trop toxique pour l’hôte), et a montré que ce médicament pouvait être utilisé pour attaquer l’herpès, la varicelle et le zona. Cette découverte est très importante car elle a également ouvert la voie au développement du premier médicament pour traiter le SIDA : l’AZT.
Lorsque Gertrude, avec Hitchings et Black, a reçu le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1988, ce n’était pas pour un médicament en particulier, mais pour avoir révolutionné l’approche du développement de médicaments.
Source : Medium.com
A suivre …