Où l’on rencontre un homme qui laisse la technologie muette.
Jeux Olympiques de Mexico, 18 octobre 1968. L’atmosphère est électrique. Alors que l’orage gronde au loin, Bob Beamon, tout juste 22 ans, s’apprête à inaugurer l’épreuve finale de saut en longueur.
Le jeune athlète américain a de quoi être tendu : ayant « mordu » ses deux premiers sauts la veille (son pied a franchi la limite autorisée), il a failli ne pas être qualifié pour la finale.
Beamon s’élance et, contre toute attente, se hisse à 1,82 mètre au-dessus du sol puis retombe… au-delà de la zone prise en compte par les instruments de mesure électroniques ! Stupéfaits, les juges doivent sortir leur ruban décamètre pour calculer la longueur de ce saut exceptionnel.
Lorsqu’on lui annonce le verdict, Bob n’en revient tellement pas que ses jambes le lâchent et qu’il s’effondre sur le sol. Jusque-là, le record mondial était de 8,35 mètres, or il vient de sauter à 8,90 mètres. Une performance sans précédent !
La force du vent ou la haute altitude de Mexico – qui peuvent donner un avantage aux sportifs – y sont-elles pour quelque chose ? Ce qui est sûr, c’est que Beamon vient de pulvériser le record de 55 centimètres.
Difficile de passer après une telle prouesse… D’ailleurs, un concurrent aurait déclaré au nouveau recordman : « Tu as détruit cette épreuve » !
Il faut en effet attendre 23 ans pour voir un meilleur saut en longueur : Mike Powell, américain lui aussi, atteint 8,95 mètres lors des championnats du monde d’athlétisme de 1991. Mais Beamon reste jusqu’à ce jour le détenteur du record olympique.
Source : Artips
En savoir plus
Pour revivre l’épreuve des JO de Mexico, racontée par un témoin