10ème numéro de « Multicollection » où nous faisons un focus sur une collection particulière, avec son nom quelquefois bizarre, sa description, ses principes de classement ou de référencement, quelques chiffres et liens utiles, … Bien entendu, tous vos commentaires sont les bienvenus, que ce soit pour nous dire que vous êtes un fervent adepte de la collection présentée, ou pour nous donner des compléments d’information : à vos plumes !
Ephécalarophilie
Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ? Pourtant c’est d’actualité avec le changement d’année, les étrennes, … Allez, je vous aide un peu : cette collection peut s’appeler aussi Buxidaphilie. Plus facile: elle s’appelle encore Calendophilie ou encore Ephéméridophilie. Toujours pas ?
Quoi ? Eh bien, les éphécalarophiles sont des collectionneurs de … calendriers ! Alors certains vont penser tout de suite aux calendriers de PinUp (non ? 😉 ), mais la morale m’interdit d’en parler et vous n’en verrez pas de photo … ou peut-être à la fin de l’article si vous êtes sages ! Non, il y a beaucoup d’autres catégories de calendriers intéressants : celui des PTT bien sûr, celui des pompiers, ou encore les célèbres Almanach Vernot et Almanach du Pêcheur Breton.
Depuis quand ? Depuis les débuts de ce qu’on considère comme « l’humanité », la présence rassurante de points de repères a conduit nos lointains ancêtres à élaborer différents systèmes de division du temps, reposant essentiellement sur l’observation de phénomènes naturels tels que :
– le jour et la nuit
– les phases de la lune (pleine, mi-éclairée, obscure)
– les variations climatiques (alternance de périodes de chaleur, de froid, de pluie…)
– le mouvement des étoiles.
On retrouve ainsi des souvenirs de premiers calendriers de type « lunaire » chez les Babyloniens, les Chinois, les peuples de la Grèce et enfin, chez nos ancêtres les Gaulois.
Vint ensuite l’année solaire, basée sur l’observation de phénomènes climatiques se répétant sur un mode régulier; elle devint bientôt l’élément principal du calendrier. On élabora alors des calendriers de type « luni-solaire », dans lesquels l’année était réglée approximativement sur le soleil, et les mois sur les lunaisons.
Cependant, des décalages importants s’accumulaient au fil des années, et on devait procéder régulièrement à des correctifs pour faire fonctionner ce système convenablement. On en vint finalement à constater que les deux modes (lunaire et solaire) ne pouvaient s’accorder ensemble. Ce furent les Égyptiens de la très haute antiquité, qui, les premiers, décidèrent de séparer les mois des mouvements lunaires pour les accorder au mouvement solaire. L’année solaire avait alors 365 jours.
En l’an 45 avant Jésus-Christ, Jules César décida d’adopter ce mode en y ajoutant un jour supplémentaire tous les 4 ans. Ce calendrier romain fut alors nommé « Calendrier julien« , et servit de base de notre calendrier actuel.
Le fameux calendrier des Postes qu’on peut acheter chaque année, est né au XVIIIème siècle. C’est à cette époque que les facteurs ont pour la première fois offert en échange des étrennes du Nouvel An, des almanachs ou de petits calendriers muraux.
Les premiers modèles présentaient des informations sur les services postaux, les dates des marchés et des foires, et parfois même des notions d’astronomie. Mais c’est surtout avec l’imprimeur François-Charles Oberthur (un rennais !) que les choses évoluent. Il donne au calendrier de la Poste sa forme moderne : ce fameux carton imprimé recto-verso. Il crée un almanach départemental. On est au milieu du XIXème siècle.
À partir de cette période, le contenu des calendriers est réglementé par l’administration des Postes. Ils doivent notamment contenir les noms des saints et des renseignements généraux et locaux sur le service postal.
La fin du XIXème siècle, c’est l’âge d’or des almanachs. Il y en a dont les noms ont traversé les époques, comme le fameux almanach Vermot bien sûr, mais aussi le grand messager boiteux de Strasbourg, l’almanach de la jeune fille chrétienne, le Pèlerin, le pêcheur breton.
© France3LR Le calendophile expose son époustouflante collection
Qui ? Voici par exemple un calendophile des Pyrénées Orientales : Collectionneur du monde, c’est ainsi que l’on pourrait définir Jean Palet, 83 printemps. Plus de 3000 calendriers tapissent son garage du sol au plafond. Sa maison est transformée en véritable musée. Sa manière, à lui, de voyager. Plus de 3000 calendriers conservés, le fruit d’une vie de collection. A 83 ans, Jean Palet compte bien encore étoffer son époustouflante collection. Les calendriers de ce collectionneur insatiable sont exposés chez lui à Terrats, en Roussillon. Voir le reportage de FR3.
Comment ? C’est une collection intéressante et assez bon marché : quelques euros selon l’état et l’ancienneté, davantage pour ceux qui datent d’avant la Première Guerre mondiale. C’est à partir de cette période que les photographies d’animaux et de paysages ont remplacé les dessins.
Attention, ils sont en papier et en carton. Il faut éviter de les exposer en pleine lumière. Ils jaunissent. Évitez bien sûr l’humidité. Le papier est souvent de mauvaise qualité, il est cassant. N’en rajoutez pas en les plaçant à côté d’un chauffage. Si vous les placez sur des étagères en bois, traitez-les contre les insectes comme les vrillettes ou les termites, c’est plus prudent.
Et puis, c’est une collection qui se prête bien également à la thématique. Je ne parle pas toujours pas des calendriers Aubade, Pirelli, et autres Dieux du Stade (ah bon ? ça ne vous dit rien ? 😉 mais votre collection peut se limiter aux animaux (ah les toutous et les minous !), aux paysages, au foot, aux calendriers des pompiers, etc …
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Quant au classement, il peut s’effectuer dans une bibliothèque, rangés comme des livres, mais si vous souhaitez les montrer, pourquoi ne pas faire comme notre pyrénéen ci-dessus ? D’accord il faut un peu de place, mais ça en jette, non ?
Bon, nous voici à la fin de l’article, à une heure où les bambins sont couchés, et si donc vous avez été sages, je vous propose en exclusivité, non pas une, mais deux photos du calendrier de PinUp de l’Agence de publicité allemande Butter ….
Les voici …
… un peu plus bas
Les voilà …