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Note: Ce timbre ne posséde ni numéro, ni nationalité, il est reconnu par aucun pays. 



Créateur : Jules Gros          Graveur : ?


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DES HISTOIRES DE TIMBRES-POSTE
LE ROYAUME DE COUNANI
 
1°) PREFACE

En lisant les sites et blogs des uns et des autres sur le Royaume de Counani, on s’aperçoit que de nombreuses erreurs existent :

A) M. Gros serait journaliste, un journaliste médiocre et raté :
Faux ; c’est un géographe réputé pour sa précision descriptive, comme ayant écrit de nombreux livres. La confusion vient du fait, qu’un peu avant son périple, il existait bien un journaliste de ce nom qui faisait souvent l’objet des journaux satiriques pour ses articles.

 


Un exemple de ses livres (ci-dessous)

B) M. Gros avec son Royaume d’opérette : Faux les Counaniens (région du Brésil à notre époque) organisèrent des élections et il fut élu démocratiquement. 
 

C) La France, le Brésil et l’Angleterre  s’opposèrent à cette élection et ne voulurent pas reconnaître cette partie du globe comme royaume indépendant, qui pourtant à l’époque n’appartenait à personne.

Vrai et faux; dans un premier temps le gouvernement français ne s'y opposa pas.

On peut évoquer trois raisons à cette opposition
a) L’or trouvé dans le site
b) La fragilité des gouvernements de l’’époque
.
c) L'influence du Brésil
 

L'enracinement du régime parlementaire (1875-1940, 1946-1958, de 1958 à aujourd'hui)

La Troisième République
Les
lois constitutionnelles de 1875 partagent le pouvoir législatif entre la Chambre des députés, élue pour quatre ans au suffrage universel direct, et le Sénat, élu pour neuf ans au suffrage indirect. Les deux chambres ont des attributions très étendues, en matière tant d'initiative des lois que de contrôle du Gouvernement dont elles peuvent mettre en jeu la responsabilité. Dans la pratique, ce pouvoir sera exercé essentiellement par la Chambre des députés. Le Président de la République disposait à son égard du droit de dissolution qui tomba en désuétude dès 1877.

La
Troisième République a été marquée par une grande instabilité ministérielle qui s'accompagne paradoxalement, dans l'entre-deux guerres, de fréquentes délégations du pouvoir législatif au Gouvernement.



         Notez la durée des Présidents Français de l'époque (colonne droite)


Il s'agit là peut-être d'une autre cause qui, au départ, retint le gourvernement Français. J'ignore également pourquoi, mais il semble que les U.S.A avalisait cette indépendance.

 
Notons également que dans ce cas précis les droits internationaux sont bafoués. Voici ce que narre le Livre Le Droit International de l'époque:

Tout d'abord le territoire de Counani est NULLIUS, expression signifiant qu'au point de vue internationale public, c'est un territoire soumis à aucune souveraineté quelconque.

Je cite : Les habitants de Counani [...considéré comme NULLIUS...] soit jamais aucun état n'y a fait acte de souveraineté, soit parce qu'a raison de contestations entre deux Etats la souverainté a cessé en fait de s'y exercer depuis de longues années, ont le droit et le devoir de faire tous leurs efforts pour sortir de cette situation équivoque qui compromet leurs intérêts. Les autres puissances ont le devoir de reconnaître le nouvel Etat du jour, où il offrira certaines garanties de stabilité.
(C'est moi qui souligne).

Le traité du Portugal de 1700 désignait ce territoire "nullius" et la France et le Brésil le confirmèrent en 1841

D) D'autres erreurs
Jean Calmot journaliste et député de la Guyane décrit Jules Gros avec une « voix de grenouille » « des jambes courtes » « des gestes épileptiques ». Cet homme (notons qu’il appartient au gouvernement français) se raille de M. Gros au travers de sa physionomie et y appuis ses déductions et ses recherches.
Dans mon exposé je ne tiens pas compte de tels ouvrages qui dénigrent les humains sur des impressions. Il était de bon ton à l’époque sous des bases soi-disant scientifiques de cataloguer les individus selon leur morphologie.
On parle aussi de M. Bruno Fuligni, cet homme réunit des archives qu’il trouva sur le sujet, cependant lui aussi ayant trouvé une bonne histoire à raconter se basa, beaucoup trop à mon avis  sur les moqueries qu’il pouvait y trouver. Là aussi je ne puis me fier à de tels écrits.



AUSSI JE PREFERE ET DE LOIN M’APPUYER  SUR DES JOURNAUX ET
ENCYCLOPEDIES DE L’EPOQUE AINSI QUE SUR UN RELEVE SCIENTIFIQUE
ET LE DROIT INTERNATIONAL.

PUIS DANS CET EXPOSE NOUS EVOQUERONS LA REALISATION DE SES TIMBRES




2) PRESENTATION
 
 


 




Faute de moyens financiers pour se déplacer dans
"son pays" M. Jules Gros appela à son secours, devant
le refus des autorités françaises (influencées par le
gouvernement Brésilien), les capitalistes anglais.
Ceux-ci lui  tendirent un piège et au lieu de se diriger
vers le Counani, le bateau vogua vers l’Angleterre
retenant notre Président pendant 1 mois. Les Anglais
profitèrent de cette déviation pour envoyer un de leur
agent en Counani.

Pour montrer le sérieux de ce Royaume «  Le Journal  
des Economistes » de 1888 en parlant de la liberté de
l’Industrie Législative voulait soumettre quelques idées à
M. Gros pour faciliter le développement de son « pays ».





 

A propos de M. COUDREAU voici ce que dit le livre « Société Géographique de Lille »

Les habitants de de ces régions aiment beaucoup la France. Quand M. Coudreau les a
visités en 1883, il a été accueilli avec enthousiasme parce que l’on avait appris qu’il était
professeur au collège de Cayenne. [……………] Pendant les deux mois qu’il resta sur
le territoire contesté, M. Coudreau fut fêté comme un envoyé de la France et quand il
retourna à Cayenne, on le pressa d’agir auprès du gouverneur.
[… en 25 ans, il s’agissait de leur 4ème demande….].

Rien n’y fit aussi en 1886 ils se sont déclarés Counaniens.

 
 



3) REHABILITATION

(Evidement c’est la mienne, mais je suis prêt à fournir à qui me le demandera toutes les preuves concernant cette histoire, j’ai réunis une cinquantaine de documents pour l’étayer, et dans cet exposé il m'est impossible de tout vous transmettre).

Les faits qui suivent rapportent par dates et textuellement la réalité dans le :
JOURNAL LE TEMPS


18/08/1887

Une nouvelle République

La Guyane française et le Brésil sont séparés par une vaste région qui est connue sous le nom
de territoires contestés. Elle est habitée surtout par des Indiens, et, comme les efforts de la colonisation ne se sont pas encore portés de son côté, ni la France ni le Brésil ne sentent le besoin
de régler définitivement un litige qui date du seizième siècle. La superficie de ces territoires
est estimée à 450,000 kilomètres carrés, sa population à 60,000 âmes.

Parmi les principaux centres, citons Counani, devenu depuis peu la capitale d'un nouvel Etat « la République de la Guyane indépendante », lequel vient d'acclamer pour président à vie un de
nos compatriotes, M. Jules Gros, publiciste. Counani n'est pas une grande cité; à en croire
l'organe officiel de la jeune République les Nouvelles de France et des colonies rédaction et administration, Paris, 18, rue du Louvre c'est le centre le mieux situé du nouvel Etat; il n'est pas
encore très important, il est vrai, car il ne possède que 350 habitants, répartis en 35 maisons, pas
une de plus, et quelques huttes. Mais, colons de l'avenir, n'oubliez pas que les moustiques, maringouins et autrès insectes y sont complètement inconnus. Mais comment s'est créée cette République?

L'Officiel de Counani l'explique très clairement.
« Les habitants colons et indigènes de Counani et des terrains contestés entre la France et le Brésil, dit-il, fatigués du boulet qu'ils, traînent depuis deux siècles, frappés qu'ils étaient d'ostracisme, menaçant de s'éterniser encore pendant deux autres siècles, viennent de secouer cette torpeur dans laquelle on les tenait plongés. La lumière a pénétré chez eux, ils se sont réveillés aux rayons vivifiants du soleil, et par un vote plébiscitaire ils se sont déclarés République de la Guyane indépendante. »

Qui oserait les critiquer? Voici de braves gens qui depuis deux à trois cents ans soupirent après
une nationalité quelconque; ils ne peuvent avoir ni état civil, ni tribunaux, ni représentants; ils ne
sont rien que des contestés, dont le Brésil se soucie peu et dont la France ne veut pas s'occuper.
Eh bien, fondons une République, disent- ils. Ils la fondent et appellent à la première magistrature
de l'Etat un publiciste français. Orélie 1", roi d'Araucanie, était un avoué.

« La population, ajoute l'Officiel de Counani, a décrété à l'unanimité l'indépendance du pays
qu'elle occupe et proclamé le gouvernement républicain, avec la loi et la langue françaises
comme loi et langue nationales.

" M. Jules Gros fut nommé à l'unanimité président à vie de la nouvelle République et chargé
comme tel d'y organiser le gouvernement, la justice, la police, la propriété et tout ce qui lui
semblerait bon pour assurer l'avenir prospère du pays.
"M. Gros, bien connu par ses travaux géographiques et par ses livres de voyages, membre
des sociétés géographiques de Paris, de Rouen, de Lisbonne, officier d'Académie, a accepté
l'honneur que lui ont fait les habitants de la République de la Guyane indépendante."

Et tout de suite le président à vie s'est mis à l’œuvre. Comme on applique dans ses Etats la loi
française tout entière, le plus gros de la besogne est fait, mais cependant tout nous emprunter
créerait peut-être des difficultés diplomatiques. C'est probablement ce qu'on s'est dit dans
les conseils du président quand on a décidé de créer un ordre de chevalerie. Acclimater la
Légion d'honneur sur les rives de la Guyane indépendante, c'était délicat; on a fait alors l'ordre
de l'Etoile de Counani et voici le décret qui le constitue

L'ordre de l'Etoile de Counani comprend

1°) Le président de la République, chef souverain et grand-maître de l'Ordre;
2°) 10 grands-croix
3°) 20 grandi-officiers
•4°) 30 commandeurs;
5°) 100 officiers
6°) Chevaliers en nombre illimité.

La décoration est une croix à quatre branches. Le centre de la croix représente d'un côté
une étoile avec cette exergue Liberté, Justice.
De l'autre côté République de la Guyane indépendante.

Les quatre branches de la croix sont reliées entre elles par une couronne d'olivier; elles sont
émaillées en blanc, la couronne en vert.

La croix est d'argent pour les chevaliers, d'or pour les officiers et les grades supérieurs.

Le fond du ruban est rouge, il est traversé au centre par une bande noire; les lisérés sont
terminés par un filet noir.

Les chevaliers portent la décoration suspendue par le ruban de l'ordre. Ils peuvent ne
porter que le ruban à la boutonnière gauche.

Les officiers la portent de même, mais avec une rosette rouge traversée par une
bande noire au milieu.

Les commandeurs portent la croix suspendue au cou par le ruban de l'ordre, lequel est pour
ce grade de deux centimètres plus large que celui des officiers et des chevaliers.

Les grands-officiers et les grandes-croix portent avec le crachat, sur le côté droit, le ruban
en sautoir, partant de l'épaule droite à la hanche gauche, où la croix se trouve suspendue.
La croix, pour ces grades, est de 70 millimètres de diamètre.

Ont été promus dans l'ordre de l'Etoile de Counani
Au grade d'officier : M. Auguste Pasdeloup, éditeur de musique à Paris.


Au grade de chevalier ••

MM. Jules Guay, négociant à Paris. Victor Kerkove, négociant à Paris. Emile-Jean-Félix Gras, secrétaire de l'Institut dosimétrique de Paris. Howard Simondts, industriel à Paris. Pruvot, conseiller d'arrondissement, maire de Vanves. (Seine). Jean-Prosper Bourrel, négociant à Paris. Jean Rigal, conseiller municipal à Vanves (Seine). Bul'fier, publiciste. Louis-Henri, Miltia de Petitjean, représentant de commerce.

Signé Jules Gros.

Enfin un récent décret nomme plusieurs de nos concitoyens aux plus hautes charges
de la Guyane indépendante.

Nous le reproduisons

M. Guigues (Jean-Ferréol) est nommé ministre d'Etat, grand-chancelier de l'ordre de l'Etoile de Counani, M. Quartier (Paul) est nommé intendant général du palais de la présidence;  M. Boisset (Louis), publiciste, est nommé agent général de la République de la Guyane indépendante, à la légation de Paris,

18, rue du Louvre

Signé: Jules Gros.

Quelques personnes désireront peut-être savoir les hautes fonctions publiques ont tant d'attraits
pour certains de nos compatriotes ; comment il faut s'y prendre pour se rendre auprès du chef
du nouvel Etat. Il est inutile pour le moment de courir les mers, de subir les fatigues d'une longue
et pénible traversée, d'aborder les rives tropicales d'entre le Brésil et la Guyane française.
C'est dans un avenir prochain, nous l'espérons, qu'on pourra visiter le palais de la Présidence
à Counani, qui n'est aujourd'hui qu’un village de 35 maisons et plusieurs huttes. Actuellement,
on légifère bien près d'ici. C'est de Vanves que partent ces décrets, ces lois auxquels aspirent
depuis deux siècles les contestés. Pour y aller, point n'est donc besoin de grands préparatifs
prenez le tramway de Saint-Germain-des-Prés, il vous conduira à Vanves, le lieu de la
résidence du président à vie, Jules Gros, de la Guyane indépendante.


 


Petite récréation pour souffler un peu la lecture est longue et je
vous remercie de lire ce récit depuis le début

 

En haut à droite : Concert donné en l'honneur de M. Gros
En haut à gauche : Cartes postales montrant une des ressources du pays
Ci-dessous : Contrat de concession en Anglais et en Français pour le développement de la Counanie
 


Reprenons notre lecture dujournal "Le Temps"
 



 6/09/1887

La République de Counani
Nous avons annoncé, il y a quinze jours, la création de la République de la Guyane indépendante,
sous la présidence de M. Jules Gros, membre de la Société de géographie de Paris.
Le gouvernement du nouvel Etat publie à Paris, provisoirement sans doute, un journal officiel,
afin d'annoncer aux citoyens de la nouvelle République domiciliés en France les décisions
intéressant l'Etat.
Le numéro du 3 septembre, que nous venons de recevoir, contient dans sa partie officielle
un certain nombre de décrets « signés à Paris », dont voici les principaux

Le président de la République de la Guyane indépendante, en vertu des pouvoirs qui lui ont été conférés,   Décrète :

M. Adrien-Louis Boisset, publiciste, agent général de la République à la légation de Paris,
est nommé consul général de la République de la Guyane indépendante.  Par suite de la nomination
de M. Adrien-Louis Boisset, publiciste, au titre de consul et agent général de la République, le
poste de chargé d'affaires, précédemment confié à M. S. Richard, est et demeure supprimé.
Un décret en date du 17 août 1887, à Paris, nomme M. Jean-Baptiste-Pierre Loyer, publiciste, secrétaire général de la légation, attaché au consulat général de la République.
Le 25 août dernier, sur la proposition du consul général de la République, ont été nommés M.
Benjamin Gadobert, officier d'académie, premier secrétaire attaché au secrétariat général
du consulat. M. Louis-Henri-Miltiade Petitjean, secrétaire particulier du consul général de la République de la Guyane indépendante. Puis le 30 août, cette fois sur la proposition du
ministre d'Etat, grand-chancelier, M. Auguste Gardin du Boisdulier, licencié en droit, membre
de la Société de géographie de Paris, etc., a été nommé sous-secrétaire d'Etat, attaché à la
personne du ministre d'Etat, grand-chancelier de la République. Enfin, M. Paul Daval a été
désigné pour remplir les fonctions de « secrétaire particulier de M. le président de la République ».

Une promotion dans l'ordre de l'Etoile de Counani suit ces nominations.
Ont été promus au grade d'officier
MM. Boyer, rédacteur en chef du supplément du Petit Journal; Paul Arène, homme de lettres,
chevalier de la Légion d'honneur; Jean-Félix Gras, secrétaire de l'Institut dosimétrique de Paris.
Sont nommés chevaliers: MM. Frédéric Fort, conseiller municipal à Courbevoie; Chardon, chef de l'exploitation des chemins de fer de l'Ouest; l'abbé Mouly, aumônier de l'hospice de Charenton; Alexandre-Hippolyte Richard, homme de lettres, à Paris; Etienne Carjat, photographe, à Paris;
Henri Schlessinger, dessinateur, à Paris; Théobald Garcias, directeur de la Jeune Garde;
Louis-Jacob-Olivier Bellet, ingénieur, à Paris; Georges Cltartier, conseiller municipal, à Vanves; Eugène-Alexis Granger, correcteur typographe; Charles-Georges Goclde, homme de lettres,
à Paris; Joseph Boyer, employé au lycée de Vanves; Joseph-Ferdinand Bernard, professeur
de chant, à Paris.

A propos de l'ordre de l'Etoile de Counani, le Journal officiel publie la note suivante
M. J. Gros, président de la République de la Guyane indépendante, ayant maintes fois manifesté clairement devant nous que l'ordre de l'Etoile de Counani n'était pas à vendre et ne serait jamais vendu, il est important, à la suite de bruits fâcheux qui ont circulé à ce sujet et pour faire
respecter la personne du président, M. J. Gros, et l'ordre dont il est le grand-maître, que nous affirmions une dernière fois, et de la façon la plus formelle, qu'aucun agent n'a été délégué pour le placement de l'ordre de l'Etoile de Counani.  Nous invitons, en conséquence, les personnes à qui
des propositions d'achat de décoration de l'ordre ci-dessus auraient été faites, à se rendre immédiatement dans les bureaux de la légation, 18, rue du Louvre, pour justifier de qui elles
détiennent les brevets provisoires qui auraient été, par ce procédé honteux, illégalement
délivrés et vendus.

Les fondateurs de la République ont vu dans l'accueil que leur œuvre a reçu dans la presse
française de chaleureux encouragements pour l'avenir. Aussi, dans un article officieux, le consul général de la République à Paris déclare que « M. Jules Gros, président de la République, et ses collaborateurs remercient la presse française ».
Enfin, on annonce le départ pour Counani, dans le courant de septembre, d'un premier convoi
de colons. Ce premier convoi se composera, en dehors de cinquante Français, presque tous
cultivateurs, des principaux dignitaires de l'Etat M. Jules Gros, président de la République
de la Guyane indépendante et sa famille, composée de quatre personnes, et MM. Guigues,
Boisset, Loyer, Petit- Jeau, du Boisdulier, etc.

 


 
13/09/1887 

La République de Counani

La République de la Guyane indépendante ou de Counani a vécu; officiellement tout au moins.
Le gouvernement du Brésil a fait déclarer qu'il prendrait, le cas échéant, les mesures nécessaires
pour combattre toute modification à l'état de choses actuel et, de son côté, le Journal officiel
a publié hier une note qui ne laisse aucun doute sur les intentions du gouvernement français à
l'égard de la République de Counani.

M. Jules Gros et les grands dignitaires de Counani persisteront-ils dans leurs desseins? Iront-ils
dans les savanes du Nouveau-Monde réaliser l'idéal de société humaine qu'ils ont entrevu ?
Passeront- ils outre aux notes comminatoires des deux gouvernements intéressés au maintien
du statu quo dans le territoire intercalé entre le Brésil et la Guyane française? Interviewé par
un de nos confrères, le « consul général de Counani en France » a répondu que les fondateurs
de la République ne changeront rien .à leurs desseins. Mais il est possible que le départ pour l'Amérique des futurs colons soit ajourné. Ne joue pas qui veut les Alexandre de Battemberg et
les Ferdinand de Cobourg. De plus, pour régler la question du territoire contesté de la Guyane,
il n'est nullement besoin de mettre en émoi les chancelleries des grandes puissances européennes
un simple accord entre le Brésil et la France suffirait pour remettre les choses en l'état, et qui
nous dit que cet accord n'est pas à la veille de se faire?

A côté cependant du conflit qui s'élève entre le gouvernement, si gouvernement il y a, de M. J.
Gros et les gouvernements de France et du Brésil, il y a un problème qui ne laisse pas d'être intéressant, c'est celui des habitants du territoire qui aurait formé la République de Counani.
Ces pauvres gens désirent un gouvernement, et voilà plus d'un siècle et demi qu'ils n'en ont point!
Quel beau sujet de fable pour un La Fontaine de l’avenir.


 



28/08/1888

     On annonce que M. Jules Gros, qui avait été déchu de sa haute situation de président do la République de Counani, a tenté de reprendre sa situation. Dans ce but, il est entré en relations
avec un agent anglais habitant Paris, qui le. mit en rapports avec un certain nombre de ses
compatriotes disposés à exploiter l'affaire de la Guyane.
L'entente s'établit rapidement entre Jules Gros et les Anglais, et tout semblait marcher à
leur gré, lorsque survint M. J.-F. Guigues, l'explorateur importateur de l'affaire de Counani. M. Guigues, se prétendant frustré par M. Gros, menaça de tout dévoiler si on ne l'intéressait pas
dans cette entreprise. Les Anglais auraient alors formé une Société. Jules Gros et J.-F. Guigues reçurent chacun pour 125,000 Fr. d'actions libérées, moyennant quoi ils cédèrent a la Compagnie anglaise qui venait ainsi de se fonder toutes concessions et. tous privilèges sur les territoires
contestés, à la charge .par elle de subvenir aux frais de voyage et' aux traitements des fonctionnaires et employés à envoyer en Guyane. Ces conventions ont été remplies, et trois départs, l'un en mai,
l'autre en juin et le troisième en juillet dernier, pour la Guyane ont eu lieu, par voie anglaise, jusqu'à DemeTara, d'où les émigrants ont été dirigés sur les territoires contestés. Du dernier départ
faisaient partie M. Jules Gros, sa famille, son secrétaire et quelques intimes de la maison.


 



22/09/1888
 
  
On annonce que M. Jules Gros, président de Counani, qui quittait il y a quelques semaines son domicile de Vanves, afin de rejoindre sa résidence présidentielle, a été victime de la part de ses associés d'une adroite mystification. Un associé, en effet, attendait l'arrivée du président à Georgestown pour l'embarquer sur le navire qui devait le conduire, lui et sa suite dans les Etats
de la République de Counani. Mais l'associé abusant de la naïveté de Jules Gros, réussit à l'embarquer sur un navire. qui partait pour Londres. Et c'est sur les bords de la Tamise que M. Jules Gros est arrivé il y a quelques jours et où il se trouve encore en ce moment.


 



19/10/1888
 
   Nous racontions, il y a quelques semaines, comment M. Jules Gros, président de la République de Counani, avait été embarqué par surprise sur un navire en partance pour l'Europe. M. Jules Gros, aujourd'hui de retour à Paris, dément ce récit. Il explique qu'il a été, il est vrai, victime de la
mauvaise foi de ses commanditaires anglais qui ont installé à sa place, à Counani, un de leurs
agents. Mais il n'a toutefois pas perdu l'espoir de reprendre sa haute situation. Il compte
maintenant pour cela sur l'appui de capitalistes français.


 



22/01/1899

  Elles sont arrivées à Counani le 13 et se sont immédiatement occupées d'y élever leurs campements permanents sur deux hauteurs situées derrière le bourg. La commission mixte a décidé d'établir son siège à Counani et d'y créer un poste douanier, étant donnée l'exportation considérable d'or et le trafic de marchandises qui se fait par ce point, où touchent déjà régulièrement tous les mois quatre vapeurs, sans compter les voiliers.

 


4) CONSEQUENSES
 
La science Française de 1897 premier semestre de Emile Gautier








 


     

 
En refusant cette république comme légitime, (qui aurait été une amie de notre pays) la France perdit définitivement ce territoire le 1er décembre 1900, quand la Suisse chargée d’arbitrer le conflit entre la France et le Brésil, tranche en faveur de ce dernier.

Le seul élément positif de cette histoire, les counaniens attirèrent l’attention sur leur région qui jusque là avait toujours était négligée.

A noter que certains counaniens cherchent encore à obtenir leur indépendance.
 




5) TIMBRES

 



          


 


Pour rappel ces timbres n'ont aucune valeur, il est également très difficile de ne pas confondre les vrais des faux, car leurs imitations peuvent se faire sans peine.
D'ailleurs il existe beaucoup de timbres dit fantaisistes comme celui du 1er cadre en haut à droite.
On trouve d'autres timbres non répertoriés ici.


Le seul élément sûr est son créateur : M. Jules Gros

L'administration postale comme le prouve le texte ci-dessous refusa de véhiculer de tels timbres.
Il s'agit du Bulletin Postes,Télégraphe et Téléphone, édité vers la fin de 1888.

 

Pourtant cette lettre fut prise en charge par la poste sûrement avant l'interdiction.
 
         
 




6) CONCLUSION

J’aimerai simplement citer le livre « La Guyane Française ».

Le nouveau président, qui s’était pris très au sérieux, et même avait fondé (tout se qu’exigeait un gouvernement) [………] Que les railleurs s’amusent donc des mésaventures du premier président du Counani et tournent en ridicule son conseil des ministres, et son ordre de chevalerie, soit, mais il n’en est pas moins vrai qu’une grande nation sera constituée un jour ou l’autre dans les prairies du Bas-Amazone.
Puisse cette nation se souvenir que ses premiers fondateurs étaient d’origine française et qu’ils aimaient avec passion la France.

Pourtant je dois avouer que lors de mes premières recherches, moi aussi je trouvai cette histoire burlesque et amusante, mais qui n'écoute qu'un son de cloche...... Maintenant je pense plus à une tragédie, tragédie pour la France, tragédie pour la Counanie, tragédie pour les droits internationaux et tragédie pour ceux qui votaient pour la démocratie.


 
 
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Lun. 3 Mar. 2014

 
Commentaire de Monelle

Un coucou pour te dire que tu as le feu vert pour "piquer"... il faut bien des boîtes pour déposer tes beaux timbres !
Bonne semaine - bisous
Monelle

Sam. 1 Mar. 2014

 
Commentaire de tiot

Salut
je ne connaissais pas l'histoire de ce royaume
C'est un excellent travail de recherches pour nous présenter ce sujet
bonne journée

Lun. 24 Fev. 2014

 
Commentaire de Monelle

Je viens de parcourir ton billet sur Jules Gros (pas tout je l'avoue car l'Histoire et moi on a toujours été fâchées) mais je suis stupéfaite des recherches que tu entreprends sur chacun de tes sujets ! Bravo !
Je te souhaite une bonne semaine - bisous
Monelle

Lun. 24 Fev. 2014

 
Commentaire de moqueplet

encore un excellent moment d'histoire...un grand bravo pour toutes tes explications...passe un doux lundi



 
 
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